Trafics d'animaux exotiques

Qu'ils soient morts ou vivants, les animaux exotiques sont très recherchés par les réseaux de voleurs, collectionneurs et zoos privés. Le trafic d'animaux exotiques est une pratique lucrative qui se base sur le transfert illégal d'animaux à l'échelle mondiale.

25 % des animaux commercialisés dans le monde proviendraient d'un trafic illégal. Les animaux les plus touchés sont les perroquets, avec plus de 300 espèces dans les circuits de vente, les perruches, et les poissons avec selon ENDCAP, plus de 40 millions de poissons importés en Grande Bretagne ces dernières années. En France, plus de 100 000 animaux de compagnie entreraient sur le territoire illégalement chaque année.

Il s'agit du 4ème trafic mondial après celui des armes et des drogues, rapportant 15 à 160 milliards d'euros par an. Les animaux sont vendus à des prix exorbitants allant jusqu'à 70 000 $ pour un perroquet en passant par le boa à 1500 $ et le singe à 25 000 $. Selon les Nations Unis, la faune et la flore généreraient plus de 20 milliards de dollars.

Le tourisme est un réel gagne-pain pour les trafiquants. Mal informés, les touristes rentrent chez eux avec des mygales, des perroquets ou encore des serpents, et les moins aventureux achètent des objets en ivoire, des peaux de serpents, des carapaces de tortues, etc.

Au Brésil par exemple, les douaniers avaient découvert 240 animaux vivants dans la valise d'un voyageur.

Deuxième cause de la destruction de la biodiversité des écosystèmes, le trafic cause des risques d'extinctions visibles. L'un des exemples les plus révélateurs est celui du perroquet gris africain. Aujourd'hui en disparition, des mesures sont mises en place et il est dorénavant interdit à la vente par la Convention Internationale sur le Commerce d'Espèces Sauvages.

Le trafic met aussi en danger la viabilité de certains animaux car le retrait de l'animal de son habitat naturel entraîne de nombreux risques. Les conditions de transport étant désastreuses, seulement 10% des animaux arrivent à destination en vie. Mis dans des caisses la plupart du temps fermées pour éviter le contrôle des douaniers, ils ne disposent ni d'eau, ni de nourriture et manquent d'oxygène. Cela provoque ainsi des risques d'asphyxie et de déshydratation. De surcroît, les animaux sont généralement abandonnés lorsqu'ils atteignent leur taille d'adulte car trop volumineux et encombrants, trop dangereux, et trop coûteux.

Ces animaux exotiques sont de plus en plus utilisés comme animaux de compagnie en Europe et en Amérique du Nord, ce qui représente un danger conséquent pour eux car le plus souvent les acquéreurs ignorent leurs besoins physiologiques, comme leurs besoins alimentaires, leur rythme de vie, leurs changements de comportement, etc.

Ce trafic menace également les zoos où sont concentrés les animaux en voie de disparition. Victimes de vols de zoos privés ou de collectionneurs, 17 singes d'espèce protégée avaient par exemple disparu du Zoo de Beauval. Un autre exemple à l'international est celui du Zoo des Canaries. Selon l'Association Européenne des Zoos et Aquariums, depuis 2013, plus de 60 animaux auraient été volés.

Afin de lutter contre ce phénomène, les institutions nationales se mobilisent. La convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore (CITES) a été adoptée et regroupe 180 pays développés. Le but est de veiller à ce que le commerce international des spécimens d'animaux et de plantes sauvages ne menace pas la survie des espèces auxquelles ils appartiennent.

Il y a également un renforcement des contrôles frontaliers et la participation de l'Association de Douanes aux projets tels que le projet Gapin afin de protéger les grands singes et l'ivoire.

Au niveau européen, Interpol participe au projet RAMP pour la protection des amphibiens et des reptiles.


Les détenteurs d'espèces non domestiques protégées s'exposent à des sanctions en cas de non-respect des règles dictées par le Code de l'environnement. Ils sont punis de 6 mois d'emprisonnement et de 9000 euros d'amende. Concernant le trafic d'animaux d'espèces protégées, la loi Dadue de 2013 punit de 7 ans de prison et de 150 000 euros à 750 000 euros d'amende les trafiquants d'espèces protégées opérant en bande organisée. Ces peines ne sont malheureusement pas assez dissuasives car trop faibles comparées aux gains que procurent les trafics d'espèces. Il faudrait notamment prévoir des montants d'amendes plus élevés.

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