Fourrure

Autrefois, les humains se couvraient de la peau des animaux par pure nécessité. Aujourd'hui, les humains se couvrent de la peau des animaux par pure vanité.
 
Une réalité désastreuse se cache derrière la façade élégante du commerce de la fourrure. Chaque hiver, environ 35 millions de mammifères magnifiques et intelligents sont massacrés uniquement à cause de la fourrure qu'ils portent sur le dos. C'est l'équivalent d'un animal qui meurt chaque seconde, chaque jour de l'année, après avoir enduré des souffrances aussi bien inutiles qu'atroces. 
 
Des millions d'animaux sauvages sont pris au piège chaque année pour satisfaire aux demandes du commerce de la fourrure.

Un grand nombre de ces animaux sont attrapés au moyen de pièges à mâchoires d'acier qui emprisonnent les pattes des animaux, un dispositif si cruel que son utilisation a été interdite dans toute l'Union Européenne. Les animaux sont pris au piège au Canada, à plus d'un million par an. Il s'agit de ratons laveurs, ours, loups, belettes, moufettes, cougars, visons, écureuils, castors, coyotes, lynx, renards, blaireaux, etc. Même les otaries font parties des espèces traquées par les trappeurs. 

Une fois pris au piège, les animaux essayent désespérément de s'échapper. Leurs dents sont brisées dans leur tentative désespérée de gruger les mâchoires d'acier qui les emprisonnent. Certains animaux rongent même leurs pattes emprisonnées. Les trappeurs appellent cela « l'arrachage ».
Le piège ne fait pas la distinction entre les espèces et un grand nombre d'animaux non recherchés sont pris au piège. Leur fourrure n'a pas de valeur commerciale pour les trappeurs qui les désignent par « rebuts ».
Une tentative récente de l'Union européenne pour interdire l'importation de certaines fourrures de pays qui utilisent encore les pièges à mâchoires d'acier a été annulée par la Direction Générale du commerce de la Commission Européenne après des menaces du gouvernement canadien. Il faut savoir que 80% des Canadiens sont opposés à l'usage du piège à mâchoires d'acier pour attraper les animaux, mais que seulement la moitié de la population est consciente du fait que ce dispositif est toujours utilisé.
 
Une autre manière d'attraper les animaux est l'utilisation des pièges sous l'eau. Ces horribles dispositifs de noyade forcée sont fréquemment utilisés pour attraper les castors et les rats musqués. Les castors sont bien adaptés à la vie en milieu aquatique et il peut leur arriver d'être immergés pendant au moins 25 minutes avant de trouver la mort, dans des efforts désespérés pour s'échapper. 

Des animaux sont également élevés pour leur fourrure. Les toutes dernières statistiques indiquent que presque 30 millions de visons et renards sont encore élevés et tués dans des fermes d'élevage d'animaux à fourrure chaque année purement pour leurs peaux. 

La vie dans les usines d'élevage des animaux à fourrure est lugubre, les animaux sont à l'étroit, mal nourris et leur vie est courte. Ils sont nés au printemps et massacrés au mois de novembre/décembre suivant, juste après leur première mue, lorsque leur fourrure est de toute beauté et que les imperfections ont disparu.

Les animaux dans les fermes d'élevage sont enfermés dans des rangées de cages grillagées avec pour certains l'accès à une boîte en guise d'abri. Une cage typique abrite deux ou plusieurs visons et mesure seulement 75 x 30 x 38 cm de hauteur, tandis que la cage des renards fait 108 x 113 x 72 cm.

Dans leur habitat sauvage, les visons défendent des territoires pouvant couvrir jusqu'à 9 hectares tandis que les renards arctiques sont réputés pour couvrir un territoire situé entre 800 et 6000 hectares dans leur toundra native.

En Grande-Bretagne, le Comité pour la Protection des Animaux de Ferme décrit les visons et les renards comme des « animaux sauvages essentiels » et tous les experts objectifs sont d'accords sur le fait que garder ces animaux dans de telles conditions est tout à fait impropre et même cruel. Ces conditions d'existence horribles donnent à des animaux intelligents et curieux à l'origine un comportement stéréotypé, avec pour caractéristiques l'automutilation et même le cannibalisme.

Les animaux élevés dans les fermes d'élevage pour fourrure sont tués par gazage (habituellement avec de l'oxyde de carbone provenant de tuyaux d'échappement), par électrocution (en posant des électrodes sur la gueule de l'animal, avec insertion dans le rectum), par injection létale, ou encore en leur brisant le cou.

Le Danemark est en tête des pays producteurs de peaux de vison (plus de 10 millions de visons sont élevés dans ce pays chaque année) tandis que la production des peaux de renard est dominée par la Finlande qui fournit 2,5 millions au niveau mondial qui a totalisé 4,45 millions en 1997.

En France, on compte aujourd'hui quatre fermes d'élevage de visons, mais la ministre de la transition écologique Barbara Pompili a annoncé leur fermeture progressive d'ici cinq ans. D'autres pays ont déjà mis fin à l'élevage d'animaux de fourrure, comme les Pays-Bas, le Royaume-Uni, la Suisse, le Luxembourg, l'Allemagne ou la Croatie. 
 
Bien d'autres animaux sont utilisés dans le commerce de la fourrure. On retrouve par exemple la fourrure de Karakuls – agneaux d'Asie centrale qui fournissent l'astrakan. Les moutons ont une peau de laine très touffue et toute droite tandis que les agneaux naissent avec une peau dont le poil est intégralement brillant et à fines bouclettes. Pour obtenir la peau de Karakuls, les agneaux doivent être tués et dépiautés rapidement après leur naissance. La fourrure des fœtus est également très recherchée et ces agneaux mort-nés proviennent de brebis enceintes égorgées dans les 15 derniers jours de leur gestation ; les fœtus sont extraits du ventre de leur mère et leur fourrure est prélevée.

Même si la viande est utilisée, ce sont les peaux de Karakuls exportées en Occident qui rapportent une fortune aux éleveurs. Un manteau de brebis Karakul peut valoir 12 000$, un manteau d'agneaux mort-nés « Broadtail » plus de 25 000$. Ces peaux se retrouvent non seulement dans des manteaux, mais sont aussi utilisés comme pantalons, jupes et garnitures de vêtements dans l'industrie du luxe.

Au total, 4 à 5 millions d'agneaux ont la gorge tranchée pour alimenter ce commerce, et ce chiffre ne tient pas compte des brebis enceintes sacrifiées. Les pays achetant le plus ces produits sont la France, l'Allemagne et les États-Unis.
 
La fourrure est devenue à la fois socialement et moralement inacceptable. Afin de ne pas participer à ces tortures et massacres, n'achetez pas de manteau de fourrure.

L'association Stéphane LAMART s'oppose fermement à ces pratiques et milite pour leur interdiction. La France doit non seulement fermer ses fermes d'élevage mais aussi mettre fin à l'exportation de fourrures chassées ou élevées dans d'autres pays.

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