1Décembre 2025

COP30 à Belém : une occasion manquée pour le climat, la biodiversité et les animaux
Un sommet-clé, dix ans après l'Accord de Paris
La COP30, qui s'est tenue du 10 au 21 novembre 2025 à Belém, aux portes de l'Amazonie, devait marquer une étape majeure pour renforcer la mise en œuvre de l'Accord de Paris, dix ans après son adoption. Le texte phare adopté, le « Global Mutirão », réaffirme l'objectif de limiter le réchauffement à 1,5 °C et prévoit une hausse des financements climatiques, mais reste très en deçà des mesures nécessaires pour infléchir réellement la courbe des émissions.
Le changement climatique continue de détruire les habitats naturels, d'accélérer la perte de biodiversité et de multiplier les phénomènes météorologiques extrêmes, avec des impacts dramatiques sur les populations humaines et animales. Pourtant, la COP30 n'a pas opéré le tournant structurel attendu, en particulier sur les secteurs les plus émetteurs et les plus destructeurs pour les écosystèmes.
Agriculture industrielle et déforestation : les grands absents
Alors que l'agriculture et la pêche industrielles comptent parmi les principales sources d'émissions de gaz à effet de serre et de destruction des écosystèmes, leur contribution majeure au dérèglement climatique n'est pas explicitement mentionnée dans le texte final de la COP30. La responsabilité spécifique de l'élevage intensif dans les émissions de méthane, l'artificialisation des sols et la souffrance animale reste ainsi largement occultée.
Le texte évoque une réduction de la déforestation d'ici 2030, mais sans définir de trajectoire chiffrée ni mécanismes de mise en œuvre contraignants. Les causes directes de la déforestation, telles que l'extension des surfaces dédiées à l'élevage et aux cultures fourragères ; ne sont pas nommées, ce qui compromet la crédibilité de ces objectifs et renvoie à plus tard les décisions structurelles.
Dans le même temps, les discussions approfondies sur la transformation des systèmes de production et de consommation alimentaires ont été repoussées ou diluées, alors même qu'un changement rapide vers des régimes plus végétaux, des pratiques agroécologiques et une réduction de l'élevage intensif est indispensable pour respecter l'objectif de 1,5 °C et protéger les animaux. Cette omission aura des conséquences majeures sur les droits humains, les droits des animaux et la stabilité des écosystèmes à long terme.
Quelques avancées positives mais limitées
Quelques éléments positifs ressortent néanmoins de la COP30, en particulier sur le plan du financement et de la transition juste. Les États ont réaffirmé l'objectif de mobiliser des centaines de milliards de dollars par an pour l'action climatique d'ici 2035 et ont adopté des orientations pour soutenir les populations et les travailleurs dans l'abandon progressif des secteurs les plus émetteurs, dont l'élevage industriel.
Par ailleurs, le Zimbabwe a annoncé l'engagement des États africains à mettre en place d'ici 2031 un programme d'action climatique spécifiquement dédié à la protection de la faune sauvage, reconnaissant ainsi le rôle crucial des animaux sauvages dans la résilience des écosystèmes et la stabilité climatique.
L'Association Stéphane Lamart appelle donc les gouvernements à intégrer de toute urgence la question animale au cœur des politiques climatiques, en fixant des objectifs ambitieux de réduction de l'élevage, de soutien à l'agriculture végétale et de protection renforcée de la faune sauvage. Elle attend de la COP31 qu'elle adopte enfin des plans d'action clairs, chiffrés et contraignants pour aligner les systèmes de production et de consommation sur une trajectoire compatible avec 1,5 °C, le respect des droits humains et la dignité des animaux.
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