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1Août 2025

Maltraitance animale : une chienne gravement négligée sauvée in extremis, la justice demande sa restitution au propriétaire

Le 15 janvier 2025, une randonneuse alerte une association et la gendarmerie après avoir découvert une chienne de type croisée beauceron, laissée livrée à elle-même dans une cour de ferme, sans soins et en état de grande souffrance. L'animal, visiblement délaissé depuis longtemps, portait une énorme masse tumorale d'environ 2,5 kg.

Aussitôt informées, les forces de l'ordre interviennent au petit matin du 16 janvier 2025 sur les lieux. Constatant l'état alarmant de l'animal, elles décident de procéder à une saisie en urgence, sur le fondement de l'état de nécessité.

La chienne est immédiatement conduite chez un vétérinaire, qui pratique une opération chirurgicale d'urgence le jour même pour retirer la masse. Âgée selon les estimations de 8 à 10 ans, elle n'était ni identifiée, ni soignée, et présentait des signes évidents de souffrances prolongées.

« Cette tumeur ne s'est pas développée en quelques jours. Il s'agit d'un cas manifeste de négligence grave sur plusieurs années », déclare Stéphane Lamart, président de l'association.

Pourtant, contre toute attente, la magistrate en charge du dossier au parquet de Saint-Brieuc a refusé de prendre une réquisition judiciaire permettant de protéger l'animal sur le fondement de l'article 99-1 du Code de procédure pénale, et a ordonné la restitution de la chienne à son détenteur.

« C'est un comble ! Comment peut-on envisager de remettre cet animal à celui qui l'a laissé souffrir sans soin ? C'est absurde et profondément injuste », s'insurge Stéphane Lamart.

L'association Stéphane LAMART a donc déposé une nouvelle plainte, refusant fermement que l'animal retourne chez son ancien propriétaire. Par l'intermédiaire de Maître Patrice Grillon, son avocat, elle entend contester la décision du parquet devant le procureur général et envisage une citation directe devant le tribunal, afin de faire reconnaître les droits de cette chienne et d'outrepasser la décision initiale.

Stéphane Lamart souligne également le manque criant de formation de certains magistrats en matière de droit animalier :

« Il est urgent que les magistrats soient mieux formés à la législation sur la protection animale. Trop de décisions comme celle-ci passent encore sous silence des années de souffrance. »

L'association appelle à une réforme de fond de la justice, pour que plus jamais un animal maltraité ne soit remis à son bourreau.


© Photos plainte


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