10Juillet 2025

Adoption de la loi Duplomb : une menace pour la biodiversité
L'acétamipride : un pesticide à haut risque pour l'Homme et les animaux
L'acétamipride avait été interdit en France en 2020 après une analyse de l'ANSES soulignant ses effets catastrophiques sur les insectes pollinisateurs. Une étude de l'EFSA publiée en 2022 a confirmé la forte toxicité inter-espèces de ce produit, qui affecte gravement les abeilles et les oiseaux, deux groupes essentiels à la biodiversité et déjà en déclin, notamment dans les zones agricoles où certaines espèces d'oiseaux ont perdu plus d'un tiers de leur population en quelques décennies. Les abeilles, cruciales pour la survie humaine et le maintien de la biodiversité, voient leur situation aggravée par cette nouvelle menace. De même, la disparition massive des oiseaux en France, en particulier dans les zones agricoles, s'accélère sous l'effet de telles substances.
En outre, un arrêt du Conseil d'État rendu en 2025 à propos de cette interdiction a rappelé que l'acétamipride présente aussi des risques pour la santé humaine. Des études ont mis en évidence un lien entre l'acétamipride et le cancer lymphoïde chez l'enfant. L'EFSA a précisé en 2024 que l'acétamipride provoque des effets moléculaires et cellulaires susceptibles d'entraîner des conséquences néfastes pour l'organisme, ce qui fait de ce pesticide une menace autant pour l'Homme que pour l'animal.
Assouplissement des exigences pour l'élevage intensif
Concernant l'élevage intensif, l'article 3 de la loi Duplomb relève les seuils à partir desquels une procédure d'évaluation environnementale devient obligatoire. Désormais, un poulailler ne nécessitera une autorisation qu'à partir de 85 000 poulets (contre 40 000 auparavant) et une porcherie à partir de 3 000 cochons (contre 2 000). Cette augmentation facilite la création d'élevages intensifs, permettant aux exploitants d'accroître le nombre d'animaux sans autorisation préalable. L'élevage intensif engendre de nombreux effets néfastes pour les animaux, qui vivent dans des espaces trop restreints, privés de comportements naturels, parfois dans des conditions insalubres. Sur le plan environnemental, cette méthode d'élevage contribue à la destruction des habitats naturels, à l'épuisement des ressources alimentaires et à la disparition de la faune sauvage. Elle est également un facteur majeur d'émission de gaz à effet de serre, danger accentué par la réduction des exigences en matière d'évaluation environnementale.
Facilitation de l'implantation des méga-bassines
La loi facilite également l'installation des méga-bassines, structures géantes de stockage d'eau pour l'irrigation agricole. L'article 5 instaure une présomption d'« intérêt général majeur » et de « raison impérative d'intérêt public majeur » pour ces ouvrages, simplifiant ainsi les démarches d'autorisation de construction. Les méga-bassines, dont l'eau de pluie ne suffit pas à assurer le remplissage, puisent directement dans les nappes phréatiques ou les cours d'eau, empêchant leur renouvellement naturel et mettant en péril les écosystèmes environnants. De plus, une grande partie de l'eau stockée dans ces bassines s'évapore, ce qui limite leur efficacité et remet en question leur utilité réelle.
En définitive, la loi Duplomb constitue une régression majeure en matière de protection animale, environnementale et sociétale. Elle ignore les alertes scientifiques et sociales concernant le bien-être animal et la santé humaine, sacrifiant les impératifs écologiques et de santé publique au profit d'une logique productiviste à court terme.
L'association Stephane Lamart s'oppose fermement à cette loi qui ne répond en rien aux urgences actuelles et risque d'aggraver les menaces qui pèsent déjà sur la biodiversité, le climat et la santé humaine.
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