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2Octobre 2025

Dénomination des produits d’origine végétale : un retour en arrière inacceptable !

De quoi s'agit-il ?

En juillet dernier, la Commission européenne a présenté une proposition extrêmement préoccupante visant à interdire l'utilisation de 29 termes associés à la viande, tels que bœuf, poulet, bacon, etc. sur les emballages des produits alimentaires d'origine végétale. [1] Selon cette proposition de règlement, qui doit être soumise au vote début octobre, la mention « viande » serait désormais définie exclusivement comme  étant « les parties comestibles d'un animal ».

Cette interdiction pourrait même s'étendre à des termes comme « burger » et « saucisse » si cet amendement du Parlement européen[2] était adopté et intégré par la Commission européenne.

D'après la Commission européenne, l'objectif déclaré serait de « renforcer la transparence pour le consommateur » et de « préserver la valeur culturelle et historique des terminologies liées à la viande ».

Mais la menace ne s'arrête pas là. Des discussions portent également sur d'éventuelles restrictions des alternatives au poisson ainsi que sur un durcissement de l'encadrement des appellations déjà interdites pour les alternatives aux produits laitiers (comme lait ou yaourt).

Une telle démarche risque de ralentir la transition vers une alimentation plus saine et plus durable, centrée sur le végétal, et ce en dépit d'un arrêt de la Cour de justice de l'Union européenne affirmant que la législation actuelle protège déjà suffisamment les consommateurs. [3]

En 2020, le Parlement européen lui-même avait rejeté des propositions similaires, estimant qu'il n'y avait pas de risque de confusion pour le consommateur et que la réglementation en vigueur était suffisante.[4]

 

Quels sont les enjeux ?

-      La prétendue « confusion » du consommateur n'existe pas

Selon de nombreux sondages, dont celui réalisé par l'Organisation européenne des consommateurs (BEUC)[5], 80% des Européens n'ont aucune objection à l'emploi de termes alimentaires connus (burger, saucisse) pour des produits végétaux, dès lors que l'étiquetage est clair. Ces choix sont assumés, et non accidentels, lors de l'achat. Imposer de nouveaux noms risquerait, au contraire, de créer davantage de confusion.

 

- Un frein économique pour un secteur en plein essor

L'Europe est aujourd'hui leader du marché mondial des alternatives végétales à la viande (évalué à 2,7 milliards d'euros en 2024). [6]Ce secteur crée des opportunités pour les agriculteurs, qui produisent les matières premières, et offre plus de choix aux consommateurs. Le projet de réglementation obligerait à des rebrandings coûteux et ralentirait l'adoption de ces produits.

 

- Une bureaucratie européenne supplémentaire

Cette initiative va à l'encontre de l'objectif affiché de simplification réglementaire de l'UE. Elle ajoute des obstacles à la compétitivité et à l'innovation, au lieu de les encourager.

 

-Un recul pour la durabilité

Les aliments d'origine végétale sont essentiels pour atteindre les objectifs de l'Union européenne en matière de climat, santé publique, bien-être animal et sécurité alimentaire. Cette interdiction met en péril les avancées nécessaires à la transition alimentaire et fragilise la place de l'Europe dans cette évolution incontournable.

 

C'est pourquoi, l'Association Stéphane Lamart demande aux institutions européennes le retrait immédiat de la proposition visant à interdire 29 termes liés à la viande dans les produits d'origine végétale et appelle également à stopper toute nouvelle restriction concernant les alternatives d'origine végétale.

 


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