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22Juillet 2021

Fin de la vente d'animaux sur Internet : les 348 sénateurs interpellés par l'Association Stéphane Lamart

Hier, le 21 juillet 2021, l'association Stéphane Lamart a interpellé les 348 sénateurs en leur remettant un courrier leur demandant de faire interdire à tous particuliers la publication d'annonces relatives à la vente, l'achat, le don ou l'échange d'animaux sur Internet.

Notre association est souvent interpellée par des particuliers victimes d'arnaques sur Internet après avoir voulu y acheter un animal, et notamment sur le site Leboncoin. Une de ces arnaques les plus répandues consiste à demander des arrhes au futur acquéreur pour un animal qui n'existe pas. Le vendeur fait croire que cet animal existe, mais il n'est que virtuel. Une fois la somme versée, l'acquéreur n'aura plus aucune nouvelle du vendeur.

Parallèlement à cela, en observant les différents sites concernés par la vente d'animaux, notamment Leboncoin, notre association dresse un autre constat : les vendeurs ne respectent pas la législation en vigueur qui impose pourtant de s'inscrire à la Chambre de commerce et d'obtenir un numéro SIREN afin de pouvoir vendre des animaux.

Et s'il existe un numéro, les trois quarts du temps, il est faux.

Autre problème constaté : les numéros d'identification des animaux sont souvent faux, eux aussi. Pour contrôler ce point, nous pouvons nous connecter à I.CAD. Nous y vérifions si les numéros publiés correspondent bien à la race, à l'âge et au sexe de l'animal. Les trois quarts du temps, là encore, ces numéros ne correspondent pas. Soit le numéro est erroné, soit il appartient à un autre animal décédé.

Notre analyse est la suivante : généralement, les animaux proposés par ces annonceurs peu scrupuleux ne sont pas identifiés. Pour pouvoir publier leur annonce, ils récupèrent un numéro d'identification au hasard sur Internet, par exemple sur des plateformes qui recensent des animaux perdus ou trouvés, et ils se servent de ce numéro pour publier l'annonce. Ils peuvent aussi relever des numéros chez des vétérinaires, dans les petites annonces apposées dans la salle d'attente, ou sur les murs de petites annonces dans les grandes surfaces et supermarchés.

Il faut savoir qu'à ce jour, 80% des ventes de chiens et chats ont lieu via des sites Internet et des plateformes de vente en ligne non spécialisée. Internet est donc la première animalerie française.

Sur un plan sanitaire, cette problématique rend impossible le fait de connaître la provenance exacte des animaux mis en vente. Notre pays est indemne de rage, mais la vente par Internet ne fait qu'en augmenter fortement les risques.

Sur le plan juridique, lors de transactions, il n'existe pas non plus de contrat de cession entre le vendeur et l'acquéreur. En cas de tromperie, de maladie ou de vice rédhibitoire, la victime - c'est-à­dire l'acquéreur - n'aura aucun recours juridique pour faire respecter la loi et se faire rembourser tout préjudice.

De plus, ces animaux n'ont rien à faire sur Internet, car nous n'avons pas le droit, ni moralement, ni éthiquement, et après avoir reconnu qu'ils sont dotés de sensibilité, de les vendre comme de vulgaires marchandises bradées entre des meubles et des voitures, une tondeuse ou un camping-car... Où est notre dignité d'êtres humains si nous continuons à légitimer ces excès ? Où est notre soi-disant respect de la vie ?

Il s'agit donc bien de sauver de la maltraitance des milliers d'animaux. Nous pourrions relater des cas dramatiques d'animaux torturés après avoir été vendus sur Leboncoin. Mais il faut aussi savoir qu'aujourd'hui, tous les animaux sont concernés, les animaux de compagnie comme les animaux de ferme. Il y a aussi le problème suivant : les particuliers préfèrent souvent de jeunes animaux sans avoir conscience que ces derniers vont grandir. Beaucoup les abandonnent alors à leur triste sort lorsqu'ils sont devenus adultes et trop encombrants.

Nous espérons qu'en tant que Sénateurs, ils pourront intervenir en soutenant notre combat et en votant pour cette interdiction qui classerait notre pays comme l'un des premiers à se soucier véritablement du bien-être animal, après la Belgique et la région Wallonie en particulier, où la vente d'animaux est interdite sur les sites internet généralistes.


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