
Déclassement du statut de protection du loup : quel avenir pour l'espèce en Europe ?
Le 5 juin 2025, le Conseil de l'Union européenne a officiellement entériné une révision majeure du statut de protection du loup dans le cadre de la directive « Habitats » (92/43/CEE). Ce changement rétrograde le loup du statut de « strictement protégé » de l'annexe IV à celui de « protégé » de l'annexe V. Cette décision intervient dans le prolongement direct de la modification de son statut dans la Convention de Berne, entrée en vigueur en mars dernier. Cette régression réglementaire ouvre la porte à la facilitation des dérogations et des tirs d'abattage, risquant de compromettre les efforts engagés depuis des décennies pour restaurer durablement les populations de loups en Europe.
Les États membres conservent une marge de manœuvre
Malgré l'application de cette décision à l'échelle européenne, chaque État membre conserve toutefois la liberté de maintenir ou de renforcer le niveau de protection du loup sur son territoire national. Plusieurs pays, tels que la Belgique et le Portugal, ont déjà annoncé leur intention de ne pas suivre ce déclassement, réaffirmant leur engagement en faveur d'une conservation stricte et ambitieuse de l'espèce. Les États membres disposent désormais d'un délai de 18 mois pour adapter leur législation nationale en conséquence.
Un choix déterminant pour la France
En France, la situation du loup demeure particulièrement fragile. Avec une population estimée à environ 1 000 individus en 2024, elle reste insuffisante pour garantir la viabilité de l'espèce à long terme et assurer son rôle clé dans la régulation des écosystèmes. Les loups reste en effet exposée à de nombreuses menaces : braconnage, collisions routières, fragmentation des habitats ou encore conflits avec les activités pastorales.
Dans ce contexte, il est crucial que la France fasse le choix de préserver une protection renforcée du loup, au-delà des compromis politiques et des pressions sectorielles. La protection stricte du loup doit rester la norme, non seulement pour préserver l'espèce, mais également pour honorer les engagements pris par la France en matière de biodiversité.
L'Association Stéphane Lamart en appelle donc au gouvernement français pour préserver l'avenir du loup, symbole des enjeux écologiques contemporains et maillon essentiel au maintien de l'équilibre des écosystèmes.
© Canva
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