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9Octobre 2025

Produits végétaux : l'interdiction des termes « steak » ou « burger » adoptée par le Parlement européen, un nouveau recul pour les animaux


Une manœuvre des lobbys de la viande

Cette décision illustre une fois de plus la pression des intérêts agro-industriels sur la décision publique européenne. Il s'agit ici d'une offensive politique orchestrée par les filières de la viande pour freiner l'essor des protéines végétales. Cette orientation contredit de manière flagrante la stratégie européenne «De la ferme à la table», qui promeut une alimentation plus végétalisée, bénéfique pour la santé publique, le climat et la protection animale.

Une décision déconnectée des réalités de consommation

Les données européennes prouvent qu'aucune confusion n'existe entre produits carnés et alternatives végétales. Selon les enquêtes de la BEUC (association européenne des consommateurs), une immense majorité de citoyens comprend parfaitement la différence entre un «steak végétal» et un «steak de bœuf», puisqu'ils sont clairement étiquetés comme végétariens ou végétaliens.

Plutôt que de clarifier l'information, cette interdiction risque d'induire davantage de confusion, tout en imposant des coûts de rebranding aux entreprises innovantes d'un secteur en forte croissance, moteur clé de la transition vers une alimentation durable.

Un paradoxe juridique et politique

Sur le plan juridique, l'interdiction votée à Strasbourg s'appuie sur des fondements fragiles. Dans son arrêt du 4 octobre 2024 (affaire Protéines France), la Cour de justice de l'Union européenne a clairement établi qu'aucun État membre ne pouvait restreindre l'usage de dénominations culinaires comme «steak» ou «burger» pour les produits végétaux.

Le droit européen garantit la possibilité d'utiliser ces termes tant que l'origine végétale est lisible et non trompeuse. En réalité, ce vocabulaire culinaire facilite l'identification et l'usage pratique de ces produits par les consommateurs, tout en encourageant leur adoption dans les régimes quotidiens.

Un revers pour les animaux et le climat

Cette interdiction, si elle devait être confirmée par le Conseil de l'UE, irait à rebours des objectifs climatiques et éthiques fixés par l'Union européenne.

Les alternatives végétales réduisent la dépendance à l'élevage intensif, diminuent l'empreinte carbone et évitent des millions de vies animales sacrifiées chaque année. En freinant leur visibilité, les institutions européennes ralentiraient la transition alimentaire vers un modèle plus éthique, plus respectueux du vivant et conforme aux recommandations scientifiques du GIEC, de l'ADEME ou de l'IDDRI.

Un appel à la cohérence et à la mobilisation

Ce projet doit désormais être examiné en phase de trilogue par la Commission européenne, le Conseil de l'UE et le Parlement, où le texte législatif final sera arrêté d'ici la fin de l'année.

Ce débat dépasse la simple question lexicale et engage le modèle de société que l'Europe souhaite incarner ; à savoir un continent attaché à la protection du vivant, à l'éthique et à la durabilité alimentaire.

L'Association Stéphane Lamart appelle solennellement les gouvernements européens à rejeter cette mesure et les citoyens à se mobiliser pour défendre le libre choix du consommateur, la transparence réelle de l'information et les animaux.


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